La
Cour constitutionnelle valide la victoire de Faustin-Archange Touadéra,
Président de la République Centrafricaine
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Ndeka Luka - mardi 1 mars 2016 13:08
Zacharie
Ndouba, président de la Cour Constitutionnelle de transition
Faustin
Archange Touadéra
est officiellement élu Président de la République Centrafricaine avec 693.864
voix soit 62,69 % contre 412.681 voix soit 37,31 % obtenu par son
challenger Anicet Georges Dologuélé. Il va occuper démocratiquement à 58
ans le fauteuil présidentiel après la prestation de serment.
Le verdict
de la Cour Constitutionnelle de Transition (CCT) est tombé ce mardi 1er mars
dans la salle d'audience du Tribunal de Grande Instance de Bangui. Selon la
Cour, Faustin Archange Touadéra a obtenu la majorité des suffrages valablement
exprimés à l'issu du second tour de la présidentielle.
« La
majorité des suffrages exprimés au scrutin du 14 février 2016 a été recueillie
par le candidat Faustin Archange Touadéra », a déclaré
Zacharie Douba, président de la Cour Constitutionnelle de Transition qui
par conséquent : « Proclame Faustin Archange Touadéra, élu
président de la République Centrafricaine ».
La Cour
Constitutionnelle de Transition a relevé que sur les 1.954.433 votants au second
tour, 1.110.745 d'entre eux se sont valablement exprimés. Plusieurs bulletins
nuls et bulletins blancs ont été également enregistrés lors des décomptes de
voix par cette instance judiciaire.
Les réactions
La population de Bangui n'a pas attendu pour réagir suite à la
validation de Faustin Archange Touadéra comme président de la
République.
« C'est une bonne décision. Le Centrafricain en a
assez de toute cette crise, il a besoin de la paix et de la cohésion sociale. La
Cour Constitutionnelle ne pouvait que valider, le candidat déchu a accepté en
amont les résultats. Notre pays a traversé des moments difficiles mais
présentement nous nous sentons à l'aise. Nous souhaitons qu'il n'y ait plus de
désordres », raconte un passant au centre ville.
Pour les
habitants du 6e arrondissement, Faustin Archange Touadéra doit tout
mettre en œuvre pour ramener la sécurité et la paix mais aussi relancer
l'économie nationale.
« C'est une joie. Dieu nous a donné
quelqu'un capable de nous sortir de la souffrance connue depuis trois années.
Nous lui demandons une bonne gestion, différente de ces prédécesseurs. Nous
attendons qu'il lutte contre la pauvreté, la corruption et qu'il veille à
l'éducation. Son gouvernement doit être dynamique ».
Dans le
milieu sportif, le secrétaire général adjoint de la ligue de Football de
Bangui, Saustène Mokoyoko Manzéléko, demande à Faustin Archange
Touadéra de penser à la jeunesse qui pratique le sport.
« Comme il est dans le milieu politique centrafricain, nous lui
demandons de ne pas tourner le dos à la jeunesse. Le plus souvent, ce sont des
promesses non réalisables. Nous comptons sur ce président pour aider le
football ».
Faustin Archange Touadéra se montre
rassembleur
Dans sa première déclaration quelques heures après la
décision de la Cour Constitutionnelle de Transition, Faustin Archange
Touadéra a confirmé qu'il est le président de tous les Centrafricains.
« Je serais le président de tous les centrafricains. (...) Mon premier
devoir dès la prestation de serment sera d’œuvrer au rassemblement de toutes les
Centrafricaines et de tous les Centrafricains », a déclaré Faustin
Archange Touadéra. « Je serais le président de la réconciliation
nationale, une réconciliation nationale sans laquelle rien ne sera
possible », a insisté le nouveau président
centrafricain.
« A travers un vote clair, les Centrafricains ont
choisi de me porter à la présidence. Avec émotion, avec humilité, je mesure
l'honneur qui m'est fait. Aussi voudrais-je en cette instance solennelle rendre
un vibrant hommage au peuple centrafricain qui a su faire preuve de maturité
politique », a ajouté le nouvel élu qui n'a pas manqué de remercier le
peuple pour son acte de bravoure lors des élections.
Par ailleurs,
Faustin Archange Touadéra s'est fixé des priorités à atteindre au prix de
la réconciliation nationale.
« Cette réconciliation tant
souhaitée est nécessaire pour faire face aux exigences légitimes de notre
peuple, paix et sécurité durable, reconstruction d'un Etat de droit,
désarmement, démobilisation et réinsertion, rapatriement, redressement de
l'école, lutte contre la corruption, développement économique et social. Je
serais le président de la refondation nationale, car c'est une nouvelle ère qui
s'ouvre pleine de promesses et de défis, c'est l'ère d'un Centrafrique
nouveau ».
Faustin Archange Touadéra a pensé que la
démocratie vivante, apaisée, respectueuse des droits de chaque citoyen se
construit « autour des idéaux de paix et de
tolérance ».
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RCA:
la Cour constitutionnelle valide la victoire de Faustin-Archange
Touadéra
Faustin
Archange Touadera, lors d'une marche pour la paix à Bangui, le 5 janvier 2013. ©
AFP PHOTO/ SIA KAMBOU
Ce
score de 62,69 % est à peu de choses près le même que celui que
Faustin-Archange Touadéra avait obtenu lors des résultats provisoires de
l'Autorité nationale des élections. Et selon ces chiffres définitifs, Anicet
Georges Dologuélé, son adversaire, est crédité de 37,31 % des suffrages. La
Cour constitutionnelle de transition a donc rejeté les recours déposés par les
alliés de Dologuélé, lui-même
ayant choisi de ne pas contester les résultats
provisoires.
Faustin-Archange
Touadéra sera investi d'ici la fin du mois. La période de transition en
Centrafrique doit s'achever le 31 mars. Dans l'intervalle, doit se tenir le
second tour des élections législatives dont la date n'est
pas encore fixée. Le 11 mars prochain, la Cour constitutionnelle se prononcera
sur le premier tour de ces législatives. Selon les résultats provisoires, 43 des
140 sièges sont déjà pourvus.
Ce
nouveau scrutin sera dans tous les cas crucial pour le nouveau président. C'est
seulement au terme de ces législatives que celui qui a été le Premier ministre
de François Bozizé entre 2008 et 2013, connaîtra la composition du prochain
Parlement et saura comment construire sa majorité.
Faustin-Archange
Touadéra n'a pas de parti et devra donc
constituer des alliances. Des alliances qui devront tenir
compte des ralliements : une vingtaine des 30 candidats à la présidentielle. Et
une vingtaine de formations politiques de tailles diverses, dont le MLPC de
Martin Ziguélé.